VICTIMES DES AIRBAGS TAKATA – INTERVIEW TF1 INFO

De nos jours, les airbags sont des dispositifs de sécurité essentiels, mais lorsqu’ils sont défectueux, ils deviennent très dangereux. C’est le cas des airbags de la marque Takata, utilisés entres autres par le fabricant Citroën devenu récemment Stellantis, qui peuvent, au moment de leur déclenchement, projeter des fragments métalliques à haute vitesse, entraînant des blessures graves tête touchée) ou même mortelles comme c’est le cas avec quelques affaires en cours.

L’entreprise Takata, fleuron de l’airbag dans les années 2015, a fourni des airbags qui s’avèrent défectueux à plusieurs constructeurs, dont Citroën (Mercedes, Land Rover, Toyota, Honda, Mazda, Saab, Opel, Seat, Susuki, Skoda, Volkswagen, Bmw, cadillac… voir la liste en bas de page et les modèles concernés). Le gaz utilisé dans ces airbags se dégrade avec le temps, rendant le dispositif dangereux. Les véhicules concernés incluent des modèles produits entre 2009 et 2019, tels que Citroën C3 et DS3. Néanmoins de plus en plus de marques effectuent des rappels de véhicules.

Il s’agit du plus grand rappel de l’histoire de l’automobile, touchant environ 67 millions d’airbags défectueux dans des dizaines de millions de véhicules. La logistique pour gérer un rappel de cette envergure est considérable.

Les groupes automobiles rappellent massivement les véhicules équipés d’airbags Takata. Les airbags les plus dangereux, souvent ceux installés dans des véhicules plus anciens exposés à des conditions de chaleur et d’humidité prolongées, sont priorisés. Cependant, il n’a pas été possible de produire et de distribuer toutes les pièces de rechange immédiatement, ce qui a nécessité une approche par phases.

De nombreux véhicules concernés ont plus de 20 ans et ont pu changer de propriétaire plusieurs fois, rendant difficile la localisation de ces derniers pour effectuer les rappels. Les bases de données des constructeurs et des gouvernements ne sont pas toujours à jour, compliquant encore davantage les efforts de contact.

Les propriétaires de ces véhicules subissent alors divers préjudices liés au rappel de leurs véhicules (impossibilité d’utiliser leur voiture car dangereuse, stress psychologique, recherche d’un nouveau moyen de transport, …).

Vous l’aurez compris, les propriétaires doivent cesser immédiatement d’utiliser les véhicules concernés et vérifier si leur voiture est affectée par le rappel. En effet, en cas de sinistre matériel ou corporel, un refus de prise en charge par l’assurances pourrait être invoqué si les propriétaires continuent d’utiliser leurs véhicules malgré l’interdiction. En tant que victimes, ils ont droit à une indemnisation pour les différents préjudices subis.

Le scandale des airbags Takata est alors une crise de sécurité publique majeure mais l’affaire reste extrêmement complexe et va durer encore longtemps en raison de plusieurs facteurs.

Déjà, les véhicules plus anciens sont souvent hors des circuits de vente traditionnels, ce qui complique la communication avec les propriétaires actuels. De plus, les véhicules peuvent avoir été exportés ou se trouver dans des zones éloignées, rendant l’accès aux réparations plus difficile.

Ensuite, les airbags Takata défectueux deviennent plus dangereux avec le temps, en particulier dans des environnements chauds et humides. Cette détérioration progressive impose une urgence dans les réparations, mais aussi une complexité dans la gestion des priorités.

Enfin, la production et la distribution des pièces de rechange nécessitent une coordination internationale entre les fournisseurs, les constructeurs automobiles et les concessionnaires. La pénurie initiale de pièces de rechange a retardé le processus de réparation.