A la suite dâun accident de la route (60% des cas), la victime dâun traumatisme crĂąnien va avoir des sĂ©quelles physiques et des sĂ©quelles fonctionnelles plus ou moins graves dont certaines sont dites invisibles : câest le handicap invisible du traumatisĂ© crĂąnien.
â Le traumatisme crĂąnien mesurĂ© avec l’Ă©chelle de Glasgow
Pour mĂ©moire, le degrĂ© dâatteinte de la conscience, est Ă©valuĂ© grĂące Ă lâEchelle de Glasgow (de 3 Ă 15) qui fixe le degrĂ© de gravitĂ© du traumatisme crĂąnien :
° traumatisme crùnien grave : Glasgow égal ou inférieur à 8,
° traumatisme crùnien modéré : Glasgow compris entre 9 et 12,
° traumatisme crùnien léger : Glasgow compris entre 13 et 15
â Les troubles cognitifs du traumatisĂ© crĂąnien, marqueurs du handicap invisible
Le traumatisĂ© crĂąnien aura dâimportants troubles cognitifs et des troubles comportementaux qui vont lâempĂȘcher de continuer Ă vivre normalement.
Ces troubles cognitifs et autres sont de véritables handicaps professionnels, handicaps sociaux et handicaps personnels car les fonctions supérieures sont atteintes.
Pourtant, ces troubles ne sont pas visibles⊠ils sont invisibles et lâon parle alors du handicap invisible du traumatisĂ© crĂąnien.
Invisible ? tout simplement parce que les lĂ©sions fonctionnelles visibles sont minimes (atteintes motrices, du langage, de lâouĂŻe, de la vision) alors que sur le plan neurologique, et comportemental, les sĂ©quelles invisibles peuvent ĂȘtre extrĂȘmement graves (sĂ©quelles cognitives, neuropsychologiques, psychiatriques, comportementales, et psycho affectives).
Câest ici, la particularitĂ© des dommages corporels du traumatisĂ© crĂąnien.
â Les sĂ©quelles invisibles du traumatisĂ© crĂąnien atteint d’un handicap invisible
Lâenvironnement social (famille, amis,âŠ) du traumatisĂ© crĂąnien est largement perturbĂ© Ă cause des sĂ©quelles du traumatisme crĂąnien telles que lâirritation excessive et imprĂ©visible, les difficultĂ©s pour sâexprimer et autres symptĂŽmes.
Trois types de séquelles pour le traumatisé crùnien :
° Séquelles Neurologiques :
Troubles de la mĂ©moire, troubles comportementaux, troubles de lâattention, troubles de lâexĂ©cution, troubles de la communication
° Séquelles Somatiques :
Fatigue, céphalées, sensations vertigineuses, intolérance au bruit, troubles du sommeil
° Séquelles Psychiatriques :
Syndrome de stress post-traumatique, troubles dépressifs, troubles sexuels
Comment alors diagnostiquer en expertise ces souffrances, ces prĂ©judices car câest tout le problĂšme du handicap invisible car pour certains, tout ce qui nâest pas visible nâest pas indemnisable.
â L’expertise mĂ©dico-lĂ©gale du traumatisĂ© crĂąnien et l’Ă©valuation du handicap invisible
Lâexpertise judiciaire ou l’expertise amiable est succincte et le traumatisĂ© crĂąnien aura toutes les difficultĂ©s Ă exprimer ses douleurs, ses difficultĂ©s et ses cauchemars face Ă un expert souvent pressant.
Aussi, nous conseillons rĂ©guliĂšrement nos clients, victime dâun traumatisme crĂąnien (surtout Ă son entourage, la victime Ă©tant incapable de rĂ©aliser une telle tĂąche Ă la suite dâun traumatisme crĂąnien) de tenir un journal de bord en rĂ©pertoriant toutes les sĂ©quelles et difficultĂ©s afin de retranscrire correctement au mĂ©decin expert, le handicap invisible.
En tout Ă©tat de cause, un expert neurologue devra assister le traumatisĂ© crĂąnien car sâil est aisĂ© de constater un dĂ©ficit fonctionnel, la chose est rendue plus compliquĂ©e lorsquâil sâagit de dĂ©terminer les souffrances invisibles.
NĂ©anmoins, le neurologue, expert en traumatismes crĂąniens saura apprĂ©hender au mieux ces prĂ©judices invisibles grĂące Ă son expĂ©rience dâautres traumatismes crĂąniens plus ou moins graves.
Il pourra par exemple, ou sur proposition de votre avocat dommage corporel, proposer un « Bilan situationnel » dâun ergothĂ©rapeute afin dâĂ©valuer les besoins en aide humaine en mettant le traumatisĂ© crĂąnien en situation dans son cadre de vie afin dâanalyser ses difficultĂ©s.
« Comment évaluer le syndrome dysexécutif ?
Un syndrome dysexĂ©cutif (lâactivitĂ© de planification, de supervision et de gestion de la pensĂ©e et des conduites) doit ĂȘtre recherchĂ© par le mĂ©decin expert lors de lâĂ©valuation du dommage dâun traumatisĂ© crĂąnien. Le syndrome dysexĂ©cutif caractĂ©rise un mauvais fonctionnement de ce systĂšme. Par consĂ©quent, les traumatisĂ©s crĂąniens peuvent prĂ©senter un excĂšs (manque dâinitiative) ou un dĂ©faut dâinhibition (persĂ©vĂ©ration et impulsivitĂ©), des troubles de la stratĂ©gie et des problĂšmes de mĂ©moire de travail. »
Lorsquâ il sâagit de les expertiser, il est essentiel de faire valoir lâensemble des prĂ©judices pour ĂȘtre indemnisĂ© correctement, mĂȘme ceux qui sont invisibles.
â Quelques dĂ©finitions liĂ©es au handicap invisible du traumatisĂ©Â crĂąnien
Amnésie rétrograde
LâamnĂ©sie de la mĂ©moire Ă long terme, appelĂ©e amnĂ©sie rĂ©trograde, se manifeste lorsque lâhippocampe est endommagĂ©. AppelĂ©e aussi corne dâAmmon, lâhippocampe est situĂ© Ă la base du cerveau dans la zone du lobe temporal. LâaltĂ©ration de cette partie du cerveau dĂ©clenche une dĂ©tĂ©rioration partielle ou totale des mĂ©moires sĂ©mantique et Ă©pisodique (la mĂ©moire dite dĂ©clarative).
La mĂ©moire sĂ©mantique est celle qui permet Ă un sujet de se remĂ©morer le prĂ©nom de sa grand-mĂšre dĂ©cĂ©dĂ©e dix ans plus tĂŽt, ou le sens dâun mot savant appris sur les bancs du lycĂ©e.
La mĂ©moire Ă©pisodique est celle qui rend possible le souvenir dâune date de mariage ou des Ă©vĂ©nements associĂ©s Ă un dĂ©mĂ©nagement.
Amnésie antérograde
LâamnĂ©sie de la mĂ©moire courte, appelĂ©e amnĂ©sie antĂ©rograde, apparaĂźt lorsque certaines zones du cortex prĂ©frontal, mais aussi occipital et pariĂ©tal, altĂšrent le fonctionnement normal de rĂ©seaux neuronaux impliquĂ©s dans lâapprentissage et la mĂ©moire de travail.
Cette forme dâamnĂ©sie interdit la mĂ©morisation dâun nom, dâun chiffre, dâune procĂ©dure qui vient Ă peine dâĂȘtre lu, vu ou entendu par le patient ; cette amnĂ©sie freine, voire interdit, toute capacitĂ© dâapprentissage et dâappropriation de nouveaux savoirs.
Anosognosie
Lâanosognosie est un symptĂŽme liĂ© Ă un trouble neurologique : la personne qui en souffre nâa pas conscience de la perte de ses facultĂ©s liĂ©e Ă une maladie ou un handicap. Contrairement au dĂ©ni, qui est dâordre psychologique, lâanosognosie est dâordre pathologique mĂȘme si elle reste un mystĂšre pour la science.
Fonctions cognitives
Les fonctions cognitives peuvent ĂȘtre dĂ©finies comme des opĂ©rations mentales permettant de percevoir, connaĂźtre et comprendre le mode extĂ©rieur, dâen formuler des reprĂ©sentations (…)